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Actions des hôpitaux pour prévenir la transmission de germes

Édition n° 127
Fév.. 2020
Qualité et sécurité des patients

Massnahmen. Au travers de nombreux projets et initiatives, beaucoup d’hôpitaux suisses participent aux efforts déployés pour prévenir la transmission de gènes pathogènes – et ainsi réduire le nombre d’infections associées aux soins et endiguer la progression de bactéries multirésistantes.

Les germes étant principalement transmis par les mains du personnel hospitalier, il est primordial qu’il se désinfecte les mains avant et après chaque contact avec un patient. Pendant les traitements et les soins, les collaborateurs des hôpitaux sont provisoirement contaminés (généralement sans s’en apercevoir) par des bactéries qui peuvent provenir de patients, mais aussi de matériels contaminés ou de l’environnement. Une équipe de chercheurs des hôpitaux universitaires de Genève rassemblés autour de Didier Pittet, expert en désinfection (voir « Cinq questions à... »), a démontré que les contaminations peuvent être réduites de moitié en tuant de manière systématique les bactéries avec un désinfectant pour les mains à base d’alcool.

Cette équipe a en outre identifié cinq moments déterminants pour l’hygiène des mains, notamment avant et après chaque geste invasif ou un contact avec des liquides corporels comme le sang ou la salive. Afin de pouvoir contrôler à quel point le personnel respecte les directives et les cinq moments de l’hygiène des mains, le département Hygiène hospitalière de l’hôpital cantonal de Saint-Gall a conçu un instrument de mesure appelé « CleanHands » qui est mis à la disposition de tous les hôpitaux suisses par Swissnoso, Centre national de prévention des infections. À ce jour, plus de 100 établissements de santé utilisent l’application CleanHands. Elle permet aux spécialistes de l’hygiène des hôpitaux de suivre le personnel en contact avec les patients et d’enregistrer les moments auxquels il se désinfecte les mains.

Feed-back direct
L’instrument évalue automatiquement les données saisies et fait immédiatement un retour aux observateurs. Ce feed-back direct a un impact décisif sur l’efficacité didactique, car le personnel n’est pas en mesure d’établir un lien direct avec ses actions au quotidien quand les commentaires ne sont transmis que plusieurs mois plus tard. C’est notamment ce qui ressort d’une rétrospective établie par Swissnoso concernant la première campagne nationale pour l’hygiène des mains menée sur la période 2005/2006, pendant laquelle le respect des directives avait progressé de 54 % à 68 %. Les données recensées grâce à CleanHands montrent que cette évolution s’est poursuivie : les cinq indications à l’hygiène des mains sont le mieux respectées en gériatrie (87 %). Dans les hôpitaux de soins aigus, les directives sont observées dans 76 % des cas suivis, le personnel infirmier faisant mieux que les médecins.

Ce grand engagement en faveur de la prévention des infections se reflète aussi notamment dans les documents de formation élaborés par de nombreux hôpitaux pour inciter leurs collaborateurs à se désinfecter correctement les mains. L’hôpital universitaire de Zurich a par exemple réalisé un film de cinq minutes dans lequel il compare – avec une pointe d’humour – une hospitalisation à un vol intercontinental, et une hôtesse de l’air explique malicieusement au personnel de l’hôpital les mesures à prendre pour l’hygiène des mains.

Un programme d’excellence
L’hôpital cantonal de Neuchâtel mène un programme appelé « HygièNE des mains » qui a été distingué par l’European Hand Hygiene Innovation Award 2017. Outre des formations périodiques et un kit personnel d’hygiène des mains destinés aux collaborateurs, ce programme implique des inspections régulières pendant lesquelles un membre du département Hygiène hospitalière accompagne le personnel dans ses visites aux patients et analyse les mesures prises pour l’hygiène des mains. En lançant ce programme en 2012, l’hôpital souhaitait initialement parvenir à ce que tous les collaborateurs en contact avec des patients se dés­infectent les mains dans au moins 80 % des cas indiqués.

« Nous avons atteint et même dépassé cet objectif : avec un taux d’observance de 86,2 %, nous devançons de 8 % les 90 autres institutions qui participent au module CleanHands de Swissnoso », indique fièrement l’hôpital sur son site Internet. L’établissement a décidé de poursuivre immédiatement sur cette lancée en élargissant à des aspects qualitatifs son action qui était basée jusqu’ici sur des paramètres quantitatifs. Le projet « zéro bijou » est déjà sur les rails pour promouvoir des conditions favorables à une bonne désinfection des mains : des mains sans bagues.

Plus d'informations :
- Les cinq indications à l’hygiène des mains (affiche OMS)
- « CleanHands » de Swissnoso
- Film sur la prévention des infections à l’hôpital universitaire de Zurich
- Programme « HygièNE des mains » de l’hôpital cantonal de Neuchâtel

Contact

Margaux Bovet
section Contrôle de l'infection et programme de vaccination

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